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La Communauté d’agglomération de Valenciennes (59) lance un plan d’action pour une logistique urbaine durable

Pour encourager une logistique urbaine durable sur son territoire, la Communauté d’agglomération Valenciennes Métropole a lancé différentes expérimentations. L’une d’entre elles est le lancement d’une application numérique, utilisée par les transporteurs pour recueillir en temps réel les données d’utilisation des aires de livraison.

Entretien avec Didier Rizzo, Régis Dufour-Lefort et Marc Dezetter

Parole de collectivité
Didier Rizzo, Régis Dufour
Mobilités

Ce projet est présenté par :

  • Didier Rizzo, 5ème adjoint au maire chargé des politiques liées à l’activité commerciale et artisanale et à l’attractivité et redynamisation du territoire à la Ville de Valenciennes
  • Régis Dufour-Lefort, Vice-président en charge de la transition écologique à la Communauté d’agglomération Valenciennes Métropole
  • Marc Dezetter, en charge des sujets de mobilité à la Communauté d’agglomération Valenciennes Métropole

Parole de collectivité

Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets numériques, data et IA sur votre territoire, Numérique360 part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action

Apaiser le trafic en ville, c’est le défi de nombreuses agglomérations en France. Face à l’augmentation des flux de marchandises en ville et à leurs impacts sur la qualité de vie, Valenciennes Métropole a élaboré un plan d’action du « dernier kilomètre ». Ce projet s’inscrit dans le programme national InTerLUD (Innovations Territoriales et Logistique Urbaine Durable) qui accompagne les collectivités territoriales pour développer des actions sur le transport de marchandises en ville, et a été conçu en partenariat avec les acteurs économiques locaux. Afin de connaître l’utilisation des aires de livraisons et leur niveau de saturation, la métropole s’est dotée d’une application numérique qui récolte des données en temps réel. Elle mène également des expérimentations pour promouvoir des solutions de livraison respectueuses de l’environnement, comme la cyclologistique. Pour en parler, nous avons rencontré les membres de la Communauté d’agglomération Valenciennes Métropole et de la Ville de Valenciennes.

Pourriez-vous nous décrire le projet en quelques mots ?

R.Dufour-Lefort : Nous travaillons avec les hubs de logistique sur la question du dernier kilomètre pour trouver des solutions décarbonées et réduire les distances parcourues. Depuis plus d’un an et demi, une expérimentation a démarré pour mettre en relation les transporteurs et réfléchir à des options plus durables.

D.Rizzo : En effet, nous avons mis en place une application dans le cadre du programme InTerLUD en collaboration avec les transporteurs afin de connaître le taux d’utilisation de chacune des aires de livraisons. Pour collecter ces données, les transporteurs installent l’application sur leurs smartphones et renseignent si l’aire de livraison est libre ou non. Ainsi, nous pouvons connaître les fréquentations en temps réel. Nous allons poursuivre cette collecte jusqu’en 2025 pour bénéficier d’un maximum d’informations.

Comment le sujet de la logistique urbaine durable s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

R.Dufour-Lefort : Tout d’abord, l’intérêt pour ce sujet est venu par notre plan climat signé en 2021. Nous y avons introduit une dimension mobilité et transports, notamment en ce qui concerne la logistique urbaine et la question du dernier kilomètre. Ensuite, avec Valenciennes Métropole, nous avons eu la chance d’être accompagnés par le dispositif national InTerLUD et d’obtenir des financements pour étudier ces thématiques.

D.Rizzo : Il faut quand même rappeler que Valenciennes est la troisième ville des Hauts-de-France avec 800 commerces dans son hypercentre. Cela implique un volume important de véhicules qui entrent dans la ville au quotidien. Aujourd’hui, le territoire évolue et nous avons eu le sentiment qu’il fallait aborder une réflexion autour des aires de livraison. Il y avait notamment des problèmes de signalétiques, des soucis d’adaptabilité de ces aires et une saturation ou sous-utilisation de certaines d’entre elles.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

D. Rizzo : Le programme InTerLUD nous a indiqué un outil informatique qui existait déjà et qui correspondait à notre demande, c’est-à-dire mieux connaître l’usage des aires de livraison pour réfléchir à la problématique du dernier kilomètre.

R.Dufour-Lefort : L’inspiration est aussi venue de nos échanges avec les transporteurs. Nous avons voulu adopter une démarche participative pour co-construire des solutions avec les acteurs économiques du territoire. Ce problème de flux avait également été remonté par les commerçants et les personnes qui vivent dans la ville au quotidien.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

R.Dufour-Lefort : Non une étude de faisabilité n’a pas été menée, car il s’agit actuellement d’une expérimentation. Nous apprenons en faisant. Les objectifs de décarbonation sont là et nous savons que c’est le chemin qu’il faut suivre.

Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

R.Dufour-Lefort : Le cœur du sujet est réellement le partenariat, c’est ce qui apporte la plus-value au projet. Cela nécessite du temps, mais cela fonctionne ! Il faut que les personnes se sentent écoutées et intégrées dans la réflexion.

D.Rizzo : Les personnes qui étaient là au début travaillent toujours avec nous aujourd’hui. Je pense que le projet s’oriente dans la bonne direction, car nous n’avons perdu personne en route. Cela nécessite à la fois un grand travail d’écoute et également la transformation de cette écoute en actions concrètes. L’idéal est d’avoir au moins une connaissance ou des prérequis sur les aires de livraisons et leurs utilisations par les transporteurs.

M. Dezetter : J’ajouterais qu’il faut, également, avoir des compétences en matière de traitement des données. Quand nous ouvrons la plateforme, il ne s’agit pas uniquement de montrer des chiffres. Il faut pouvoir restituer ces informations et les analyser. C’est là où il y a un peu de travail.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

M. Dezetter : Dans le cadre de la démarche InTerLUD, nous finalisons actuellement la réalisation d’un plan d’action qui précède la signature de la Charte. Nous voulions réellement que ce projet ait une dimension participative. Ainsi, nous nous sommes réunis avec des partenaires institutionnels et des groupes de transporteurs pour apporter des définitions sur telles ou telles actions. Ensuite nous avons animé plusieurs sessions de formations et de mobilisations des transporteurs qui ont un retour d’expérience à nous fournir sur ce projet. Nous avons identifié cinq transporteurs pour effectuer nos expérimentations. À partir de 2025, l’idée est aussi de faire le relai auprès d’autres fédérations de transporteurs pour généraliser cet outil.

R. Dufour-Lefort : Concernant l’implication des citoyens au projet, nous n’avons pas encore mené de concertation ouverte au public. Je pense que, si nous arrivons à engager des actions pour que la circulation en ville soit plus facile et agréable, les habitants y adhèreront naturellement. C’est au moment de la finalisation du projet dans quelques années que nous communiquerons plus largement sur ce qui a été réalisé.

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

R.Dufour-Lefort : Nous avons reçu des subventions dans le cadre du programme national InTerLUD qui constitue environ 60 % des financements. Il faut candidater et pouvoir présenter un programme qui répond aux critères, notamment en matière de transition écologique. Dans ce cadre-là, nous sommes aussi accompagnés par les financements et les moyens documentaires et techniques du CEREMA.

Nous avons rejoint la première version d’InTerLUD de 2021 à 2024, la suite du programme est InTerLUD+ pour lequel nous avons aussi candidaté afin de poursuivre nos actions jusqu’en 2026. Nous bénéficions également de subventions avec le programme Action Cœur de VIlle.

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné la collectivité dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

D.Rizzo : La construction de cette application a été réalisée avec Urban Radar qui a adapté cette solution – qui existait déjà sur le marché – à nos besoins. Nous avons mené une phase de co-développement avec cet éditeur en y incluant le travail de concertation réalisé auprès des transports. Cela nous a permis de déterminer les fonctionnalités qui devaient être intégrées à l’application. Nous avons également travaillé avec des associations comme la Maison du Vélo qui nous a rejoints sur le projet et une autre qui regroupe 200 commerçants. Il y a également des fédérations de transporteurs comme TLF ou FNTR qui nous accompagnent et qui relayent les informations.

R.Dufour-Lefort : Il faut également souligner que la police municipale a eujoué un rôle important dans cette démarche. Ils ont été très attentifs aux résultats de l’application. Ce n’est pas partout que l’on voit une telle contribution.

M.Dezetter : Nous avons pu cartographier ces différents acteurs grâce au du programme InterLUD et le carnet d’adresses d’un bureau d’étude. Cela nous a permis de facilement identifier les parties prenantes du projet et de les mobiliser sur le territoire.

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Le projet en détails

Dates clés

2022

Mise à l’agenda et Inspiration

2022 - 2023

Compétences

2023

Diagnostic et planification

Mars 2024

Réalisation

Chiffres clés

105

Une cartographie a été réalisée sur les 105 aires de livraison du centre-ville de Valenciennes.

5

5 transporteurs et une vingtaine de livreurs ont été associés au projet.

8

Il y a eu une phase de 8 mois entre le lancement du projet, les premières contributions et les premiers retours des livreurs.

À retenir

Notre réflexion tente d’aller dans la solution idéale pour améliorer la qualité de vie de notre territoire. Toutes les parties prenantes y sont gagnantes.

Petit à petit, nous arrivons à créer un lieu d’échange entre les transporteurs. Avant, il était difficile de communiquer alors qu’aujourd’hui ils nous partagent leurs problématiques et nous avançons ensemble sur le projet. C’est très appréciable.

Extraire les données et les analyser peut demander une certaine expérience et un travail pour les rendre intelligibles auprès des autres élus.

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