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Saint-Sulpice-La-Forêt, le smart-village qui utilise l’IoT pour réduire ses consommations énergétiques

La commune de 1500 habitants, située dans la métropole de Rennes, est devenue l’un des premiers villages intelligents. Dès 2015, elle a travaillé avec des startups locales pour équiper ses bâtiments de capteurs et maîtriser sa consommation énergétique. Aujourd’hui, elle réalise 35% d’économie d’énergie.

Entretien avec Yann Huaumé, Maire de Saint-Sulpice-La-Forêt

Parole de collectivité
Yann Huaumé, maire de Saint-Sulpice-La-Forêt - Crédit Photo : Saint-Sulpice-La-Forêt
Transition écologique et énergétique

Ce projet est présenté par :

  • Yann Huaumé, Maire de Saint-Sulpice-La-Forêt
En 2014, nous faisions partie des premiers territoires à mettre en place un tel projet. Même le maire de Shanghai est venu voir ce qu’il se passait chez nous.
Yann Huaumé

Parole de collectivité

Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets numériques, data et IA sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action

Pour rendre ses bâtiments plus économes en énergie, la petite commune de 1500 habitants s’est rapprochée d’acteurs privés et publics pour équiper ses bâtiments de capteurs et suivre ainsi ses consommations d’énergie. Depuis, la Métropole de Rennes a créé une offre de service clés-en-main pour répliquer le concept sur d’autres territoires.

Comment le projet « Smart Saint-Sulpice » s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

C’est un projet qui date de 2015, époque à laquelle notre collectivité avait des difficultés financières. Nous avions enregistré une hausse mécanique de 10 % des coûts sur l’ensemble des bâtiments communaux : l’eau, l’électricité, le gaz, le fioul… Dans le même temps, nous avons eu une fuite d’eau pendant plusieurs mois sans nous en apercevoir. A ce moment-là, on a perdu l’équivalent de 20 piscines olympiques. Donc on s’est dit qu’il nous manquait des informations en temps réel pour connaître notre consommation et pouvoir mieux la gérer.

Et alors qu’on cherchait des solutions – à une époque où on commençait tout juste à parler de la smart city -, nous avons entendu parler d’une entreprise rennaise, Wi6labs, qui développe des solutions autour de l’internet des objets. La Métropole de Rennes cherchait également des solutions autour de l’IoT et on a commencé à utiliser son programme dédié à l’expérimentation « Rennes-Saint-Malo-Lab » pour mettre en place un consortium et travailler autour de notre problématique. Notre cahier des charges était simple : on avait besoin d’une solution peu coûteuse, capable d’être répliquée ailleurs. Notre consortium a ainsi réuni Wi6labs, spécialisé dans la pose de capteurs et l’IoT via le réseau LoRa ; Alkante, qui sait gérer de la donnée et son stockage ; TDF, pour assurer la couverture radio du système ; mais aussi l’Agence de l’énergie et du climat (Alec) pour le volet « énergéticien » mais aussi pour l’aspect sensibilisation. C’est ainsi que nous avons installé 20 puis 60 capteurs dans six bâtiments communaux pour suivre leurs consommations.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

En 2014, nous faisions partie des premiers territoires à mettre en place un tel projet. On parlait de smart city dans les grandes métropoles, à Paris, Marseille ou Singapour. Mais notre commune compte 1500 habitants, on ne s’identifiait pas du tout à eux. Finalement, c’est à notre échelle que l’expérimentation était particulièrement pertinente. Et nous sommes devenus une source d’inspiration. Même le maire de Shanghai est venu voir ce qu’il se passait chez nous.

Nous avons créé une solution qui n’existait pas et, désormais, elle fait partie du catalogue de nos partenaires privés. Le plus complexe a été de structurer la donnée et la rendre intelligible au travers d’interfaces. Il nous en fallait trois : une pour le grand public, afin que les habitants suivent et comprennent l’évolution des consommations. Nous nous étions fixés pour objectif d’atteindre 20 % d’économies d’énergie en 2020 par rapport à 2015. Finalement, cet objectif a été largement dépassé. Dès 2017, nous avions atteint notre objectif.

Nous avons créé, dans le même temps, une deuxième interface pour les élus, afin qu’ils puissent suivre les usages et les éléments économiques du projet. La troisième interface était à destination des services techniques, afin qu’ils puissent voir les fuites, qu’ils soient alertés en cas de consommation anormale et qu’ils puissent comparer les chiffres avec les consommations des années antérieures. Au total, il nous a fallu deux ans et demi pour développer ces trois plateformes, qu’on voulait accessibles à tous.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Nous avons réalisé une étude de couverture radio, mais c’est tout, car il s’agissait d’une expérimentation. Notre but était justement de savoir si notre projet était réalisable ou pas. La Métropole, qui a accompagné le projet, a de son côté réalisé un benchmark et capitalisé l’expérience afin de l’expliquer aux élus et la répliquer.

Au vu des bons résultats de notre expérimentation, on a voulu aller plus loin et lancer une deuxième phase, plus ambitieuse, pour atteindre 40 % d’économies d’énergies à horizon 2030. L’objectif était de piloter tous les systèmes de chauffage et d’améliorer les données de la consommation électrique. Nous sommes ainsi passé de 60 capteurs installés à 200. Nous en avons installé derrière chaque radiateur pour les rendre pilotables. Et aujourd’hui, nous sommes à environ 35 % d’économies d’énergie dans nos bâtiments par rapport à 2015.

Grâce à ce projet, nous nous en sommes bien sortis durant la crise énergétique de 2022. Et grâce aux économies d’énergie réalisées, l’objectif fut ensuite de rénover au fur et à mesure nos bâtiments publics. Nous avons construit un nouveau bâtiment bas carbone à énergie positive en remplacement de préfabriqués et instrumenté celui-ci pour évaluer sa performance.

Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Nous avons travaillé dès le départ avec des startups et mélangé les compétences des agents communaux et élus avec celles des experts. L’un des principaux enjeux était surtout l’horizontalité entre les différents services. Car le projet avait des répercussions sur le fonctionnement des bâtiments, les calendriers, les associations. Ça nous a demandé beaucoup de pédagogie.

Pour nous, l’objectif de ce projet était également qu’il soit répliqué. Mais nous avons eu du mal à convaincre les autres communes. Alors que, selon nos calculs, le retour sur investissement de notre solution était de seulement 3 ans avec, pour notre collectivité, 34 000 euros de coûts évités par an aujourd’hui.

Finalement, la crise énergétique et les nouvelles réglementations comme le décret tertiaire et le décret BACS ont accéléré la prise de décision des collectivités.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Nous avons dimensionné le projet à l’échelle de notre territoire et équipé tous les bâtiments publics. Pour favoriser l’adhésion des citoyens, nous avons lancé une campagne de communication et organisé une réunion publique. Les retours qu’on a eu de la part des habitants étaient très positifs. Ils ont finalement plébiscité le projet qui visait à réaliser des économies d’énergie et une baisse des dépenses publiques.

Le projet nourrit désormais une offre de services clé en main pour les collectivités locales de la métropole, notamment pour répondre aux nouvelles réglementations avec, à minima, un système de télémesure permettant de connaître la consommation de leurs bâtiments.

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Comme il s’agissait d’un projet en partenariat avec des entreprises, nous avons investi 20 000 euros pour l’achat du matériel mais les coûts de R&D ont été portés par Wi6labs et Alkante, pour un montant de 150 000 à 200 000 euros, remboursés en partie par le programme d’innovation de Rennes Saint Malo Lab. 

Pour la deuxième phase, nous sommes passés par un marché public. L’objectif était de changer les tableaux électriques et les chauffages pour pouvoir les piloter. Nous avons obtenu 80 % de subvention de la part de l’État et de la Métropole.

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné Saint-Sulpice-La-Forêt dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

La commune a été accompagnée dans ce projet par la Métropole de Rennes, Wi6labs, Alkante, ainsi que l’Agence du climat et de l’énergie.

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Le projet en détails

Dates clés

2015

Lancement du projet

2017

Atteinte des 20% d'économies d'énergie

2024

Atteinte des 35% d'économies d'énergie

Chiffres clés

No data was found

À retenir

C’est un outil qui sert la transition énergétique, qui est une de nos volontés politiques, en permettant de réaliser des économies d’énergies d'à minima 15 %.

Cela reste de la low tech, une technologie peu coûteuse.

Nous avons beaucoup d’acteurs économiques et universitaires dans les télécoms et le Numérique en Bretagne, mais ce n’est pas le cas partout et ces outils demandent beaucoup de proximité avec les acteurs parce que cette solution avec capteurs et interfaces, comme toute technologie, demande de la maintenance.

Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

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En savoir plus sur Saint-Sulpice-la-Forêt

Nombre d'habitants

1 499

Données de contact

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