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Le projet RECITAL comme vecteur d’économies d’énergie à Noisy-le-Grand (93)

Le projet RECITAL est une initiative menée par la ville de Noisy-le-Grand visant à diminuer significativement la consommation énergétique et l’empreinte carbone de ses 200 bâtiments publics grâce notamment à l’intelligence artificielle.

Entretien avec Philippe Sajhau

Parole de collectivité
Philippe Sajhau, Directeur de la ville intelligente, de l’innovation et de la donnée à Noisy-le-Grand
Transition écologique et énergétique

Ce projet est présenté par :

  • Philippe Sajhau, Directeur de la ville intelligente, de l’innovation et de la donnée à Noisy-le-Grand 
"Les premiers résultats du projet sont très encourageants : 173 actions d’optimisation ont déjà été identifiées, permettant de réduire de 10 % la consommation énergétique. Et ce, sans nécessiter d’investissement majeur."
Philippe Sajhau

Parole de collectivité

Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets numériques, data et IA sur votre territoire, Numérique360 part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action

En quoi consiste concrètement votre projet et quels en sont les principaux objectifs ?

RECITAL, acronyme de Réduction Énergétique à Court Terme, Immédiate et à Long Terme,
vise à réduire la consommation des 200 bâtiments publics de Noisy-le-Grand de 20 % d’ici 2026 et 50 % d’ici 2030. Plutôt que d’investir 80 millions d’euros, la ville a opté pour un plan d’une trentaine de millions, combinant travaux et intelligence artificielle pour optimiser l’usage des fluides. Ce dispositif numérique permet de suivre la consommation en temps réel et ‘d’augmenter’ le choix des décisions de rénovation grâce à l’IA. L’initiative, motivée par des enjeux économiques et environnementaux, s’est accélérée avec l’appel à projets DIAT (juillet 2022), qui a conforté la ville dans son approche hybride entre rénovation et IA.

Comment le projet RECITAL s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

Le sujet est arrivé sur la table pour des raisons économiques, mais aussi après le constat suivant : au-delà de la réduction de consommation énergétique, il y a la perspective de réduire notre impact CO<sub>2</sub>.
En effet, si nous réduisons de moitié notre consommation de gigawatts, cela aura aussi un impact non seulement sur nos finances mais aussi sur notre empreinte carbone globale.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Notre principale source d’inspiration fut l’expérience. De mon côté, j’avais déjà un certain recul sur ces sujets, ayant travaillé chez IBM en tant que Vice Président des secteur énergie et télécom et précédemment du programme Smarter City. J’ai également été élu à Nogent-sur-Marne, chargé de l’innovation numérique et de la transition écologique. De son côté, le DGA en charge du projet partageait le constat que les méthodes traditionnelles montraient leurs limites. Il nous a donc semblé pertinent d’intégrer davantage de technologies dans notre approche. C’est surtout le travail de sourcing réalisé pour répondre à l’appel à projets du DIAT qui nous a confortés dans l’idée que notre démarche était réaliste. Cette intuition a ensuite été validée lors du volet compétition, auquel neuf consortiums ont répondu.

Quelles sont les données mobilisées pour le projet ? (données internes, open data, données de prestataires externes, données de prestataires IA …)

Le projet s’appuie sur plusieurs types de données : celles collectées via les systèmes énergétiques existants (consommation, équipements, historique des maintenances), les open data (météo, urbanisme, topographie) et celles des fournisseurs d’énergie. L’IA croise ces informations pour ajuster la consommation et maximiser les économies.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Un projet basé uniquement sur l’IA, sans investissement, aurait été irréaliste. L’IA est un levier puissant, mais des travaux étaient nécessaires. Entre mars et août 2022, nous avons répondu à l’appel à projets du DIAT. Constatant qu’il nous fallait aussi consulter le marché, nous avons opté pour un dialogue compétitif et sécurisé pour 2023, avec ou sans soutien national. Sélectionnés parmi neuf consortiums, nous avons choisi un prestataire à l’été 2023. En août, nous avons été désignés officiellement comme l’un des quatre lauréats du DIAT en France.

Avez-vous mis en place une démarche éthique et IA ?

Cette question constituait l’un des critères de sélection du consortium. Chaque réponse a été examinée attentivement au regard des engagements pris sur l’éthique de la donnée, ainsi que sur la frugalité dans le choix des moyens, des algorithmes et des modes d’apprentissage.

Comment avez vous traité les enjeux environnementaux liés à l’IA ainsi que celui de l’adhésion des citoyens ?

L’un des trois critères majeurs de la réponse à la consultation était celui de démontrer que la solution d’IA sera ‘frugale’, tant sur les moyens utilisés, que sur les données qui vont servir à l’entraînement ou à l’instanciation de la solution. L’implication des citoyens, comme les évolutions d’usage au sein des métiers font partie du volet ‘accompagnement au changement’. Au départ, les citoyens ne sont pas vraiment  impliqués : ils voulaient simplement que les bâtiments soient chauffés sans se soucier des coûts. La perception change si on les sensibilise aux impacts sur les finances publiques locales. L’optimisation passe aussi par des ajustements pratiques. C’est-à-dire, mieux planifier l’usage des équipements pour éviter le gaspillage énergétique. La conduite du changement repose sur des nudges et sur de la communication, d’autant plus efficace que la hausse des coûts de l’énergie sensibilise déjà les habitants.

Quels sont les points positifs à retenir de cette réalisation ?

Les premiers résultats du projet sont très encourageants : 173 actions d’optimisation ont déjà été identifiées, permettant de réduire de 10 % la consommation énergétique. Et ce, sans nécessiter d’investissement majeur. Par ailleurs, les premières simulations confirment que 10 % d’économies supplémentaires peuvent être atteintes avec un investissement de 2,5 millions d’euros sur les 22 premiers bâtiments ciblés. Ces chiffres montrent que le projet suit bien les objectifs fixés dès le départ, validant ainsi notre approche.

Quels sont les freins rencontrés?

Un des principaux freins rencontrés dans ce projet réside dans l’adaptation des compétences métier. Manipuler de la donnée et utiliser des solutions numériques est une chose, mais si l’on ne comprend pas comment ces outils s’intègrent dans le quotidien du métier, leur utilisation devient rapidement inefficace. Ce défi est particulièrement présent dans des projets où des solutions numériques sophistiquées sont proposées par des entreprises qui ne maîtrisent pas nécessairement le secteur spécifique.

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Le financement du projet est assez simple : son budget total s’élève à 2,2 millions d’euros, avec un engagement du consortium à respecter ce montant. À ce jour, aucun euro de dépassement n’a encore été demandé. L’État apporte une subvention couvrant la moitié du budget, tandis que l’autre moitié est financée sur fonds propres de la ville. Nous avons opéré un choix stratégique concernant la gestion financière. Le dispositif DIAT préconisait une approche où chaque acteur du consortium – start-up, grand groupe, ville – sollicitait directement la Banque des Territoires pour son propre financement. Mais, dès les premiers mois de préparation, il est apparu que cela allait générer une complexité administrative consommatrice de temps et un risque d’inefficacité. Autrement dit : multiplier les interlocuteurs, gérer des financements fragmentés et coordonner les flux financiers risquait de ralentir considérablement le projet. La ville a donc décidé de simplifier la gestion en prenant seule la responsabilité du financement .

Quelles sont les ressources méthodologiques et technologiques disponibles qui pourraient servir à d’autres territoires ?  Le projet est-il duplicable ?

Le projet a mis en place une méthodologie rigoureuse d’analyse de la consommation énergétique des bâtiments, basée sur l’identification d’actions d’optimisation et la mise en place de simulations thermiques. Ce processus peut être reproduit sur d’autres territoires, en adaptant les caractéristiques locales des bâtiments et les données disponibles. Le système de gestion énergétique centralisé de RECITAL, intégrant des données sur la consommation, les caractéristiques des bâtiments, les maintenances et les actions d’optimisation, peut bien évidemment être répliqué ailleurs, mais il faut noter que le projet a réussi à mobiliser une diversité d’acteurs (élus, prestataires, équipes municipales) autour d’un objectif commun. Cette approche collaborative s’avère la clé pour assurer l’engagement des parties prenantes et garantir le succès des projets d’optimisation énergétique dans d’autres localités.

Ce retour d'expérience vous est proposé par Les Interconnectés

Les Interconnectés est la première association nationale de collectivités centrée sur les politiques publiques numériques. Créée en 2009 par France urbaine et Intercommunalités de France, sa mission est d’accompagner les élus et les agents des collectivités pour mettre l’innovation et le numérique au service des territoires. Interlocuteur de référence de l’État, elle mobilise les acteurs et les experts afin de faciliter la mise en œuvre sur le terrain d’un numérique social, sobre et éthique.

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Le projet en détails

Dates clés

Mars 2022

Mise à l’agenda

Eté 2022

Consultation

Fin d’année 2023

Diagnostic et planification

Août 2023 – juillet 2026

Réalisation

Chiffres clés

200

bâtiments publics

2,2

M Coût du projet sur 3 ans

-20

% de dépenses énergétiques d’ici 2026 et moins 50% à horizon 2030

À retenir

Le projet RECITAL vise à réduire la consommation énergétique des 200 bâtiments publics de Noisy-le-Grand de 20 % d'ici 2026 et de 50 % d'ici 2030 grâce à une combinaison de travaux de rénovation et d’intelligence artificielle pour optimiser l’usage des fluides.

L’intelligence artificielle permet de suivre la consommation énergétique en temps réel et de prendre des décisions éclairées pour la rénovation et l’optimisation des bâtiments, en croisant des données telles que la consommation d'énergie, la météo et l'urbanisme.

Le projet a déjà permis d’identifier 173 actions d’optimisation, réduisant la consommation énergétique de 10 % sans investissement majeur, et des simulations prévoient une réduction supplémentaire de 10 % avec un investissement de 2,5 millions d'euros sur 22 bâtiments.

En savoir plus sur Noisy-le-Grand

Habitants

71 632

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