La data territoriale en 2024
Des usages diversifiés, des savoir-faire et une gestion des données qui se mettent peu à peu en place, une acculturation qui progresse : le panorama de la donnée territoriale en 2024 semble indiquer une montée en maturité et en compétence des collectivités. Les données sont un outil puissant pour répondre aux enjeux des territoires, améliorer le service rendu ou mieux informer les habitants. 92 % des collectivités de plus de 3 500 habitants considèrent par exemple que la maîtrise de la donnée constitue un levier essentiel pour répondre aux enjeux environnementaux. 73 % attendent de la gestion des données qu’elle contribue directement à l’amélioration de la qualité du service public. 59 % utilisent la donnée (ou veulent l’utiliser) pour renforcer la gestion administrative quotidienne.
L’enquête de l’Observatoire Data Publica fait le point sur les pratiques, les attentes, les outils, mais aussi les obstacles que rencontrent les territoires. L’année 2024 pourrait bien être l’année de l’entrée dans l’âge adulte de la data territoriale.
Les principaux usages de la donnée dans les territoires
Y a-t-il des domaines de l’action publique locale qui échappent encore à la donnée ? Bien peu, à en lire les résultats de l’enquête 2024 ! Les usages de la donnée par les territoires sont en effet très diversifiés. En matière d’administration et de gestion interne, 59 % des collectivités de plus de 3 500 habitants ont déjà expérimenté un projet ou prévoient de le faire en 2025. Des chiffres importants aussi dans d’autres domaines : l’environnement (58 %), la gestion de l’énergie et l’éclairage public (58 %), les politiques de mobilité (55 %), l’aménagement du territoire (53 %), la gestion du patrimoine (49 %) ou encore le service public de l’eau (46 %). Suivent, dans des proportions moindres, la gestion de l’espace public (30 %), la gestion des déchets (30 %), l’action sociale (30 %), la citoyenneté (27 %) et la sécurité (25 %).
Logiquement, l’utilisation des données par domaine renvoie aux compétences de chacun. Les métropoles sont les premières utilisatrices de la donnée pour de grandes fonctions urbaines comme la mobilité (92 %), l’énergie et l’éclairage public (82 %), la gestion des déchets (62 %). Si le mot de « smart city » semble passé de mode, le pilotage de ces métiers par la donnée est maintenant généralisé, du moins dans les grandes collectivités. Mais les communes moyennes ou les autres EPCI ne sont pas en reste. 48 % des EPCI hors métropole engagent déjà des projets autour de la data pour leur gestion interne, et 22 % supplémentaires annoncent vouloir le faire en 2025. 43 % des communes de 10 000 à 100 000 habitants ont commencé à piloter les consommations énergétiques par la data. L’effet « taille » reste important et il se combine bien sûr avec les compétences. Si 30 % des collectivités de plus de 3 500 habitants utilisent, en 2024, les données pour piloter l’action sociale, c’est le cas des trois quarts des départements (76 %). En matière de développement économique, 91 % des régions déclarent avoir engagé des projets data ou vouloir le faire en 2025.