Un dispositif de gestion technique centralisée (GTC) à Vannes (56) permet d’optimiser les performances énergétiques de 70 bâtiments

Pourriez-vous nous expliquer le projet ?

Tout à fait. La ville de Vannes a déployé des dispositifs GTC, c’est-à-dire de gestion technique centralisée pour mesurer la consommation énergétique des bâtiments. En effet, ces outils assurent un pilotage précis et à distance de nos bâtiments tout en nous permettant d’avoir un historique sur leurs activités. De plus, les dispositifs GTC améliorent la performance énergétique de nos bâtiments ce qui nous permet de réaliser des économies conséquentes.

Comment ce sujet s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

Laurent Guezennec : Je suis arrivé au service énergie il y a un an et demi, poursuivant un projet initié en 2019 par ma prédécesseuse. Les équipes avaient doté les écoles et les crèches de dispositifs GTC, qui ont ensuite été déployés à grande échelle dans le parc. Il s’agissait d’une suite logique pour continuer à avoir la main sur la performance des bâtiments, notamment dans le cadre du plan de sobriété énergétique, en répondant aux exigences du décret BACS (« Building Automation and Control Systems »). Ce décret impose le contrôle, la surveillance et la gestion à distance des systèmes de chauffage, ventilation et climatisation des bâtiments.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Avant la période de lancement du projet, les équipes avaient réalisé une veille technique et réglementaire par le biais de réseaux professionnels, de newsletters ou de salons dédiés à ces sujets. Cela permettait d’être au fait concernant les nouvelles technologies de pilotage à distance des bâtiments.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Il n’y a pas eu à proprement parler d’étude de faisabilité. Par contre, nous avons réalisé une étude des besoins ainsi qu’un état des lieux de nos installations. Il était nécessaire de commencer par cette étape en amont des travaux pour éclaircir certains points. Quels sont les équipements à raccorder ? Quels sont les sondes et les capteurs que l’on peut mettre dans l’établissement ? En ce sens, nous avons réalisé au préalable cette étude de l’existant et des capacités d’adaptation de nos installations.

Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Il est nécessaire de maîtriser les infrastructures, et de réaliser un état des lieux des bâtiments afin d’avoir tous les éléments pour établir un projet complet. Ce sont des dispositifs importants qui peuvent délivrer un lot d’informations, qu’il serait dommage de ne pas essayer d’exploiter dans son intégralité. C’est pourquoi l’idéal est de connaître en amont à la fois les caractéristiques de ses installations et d’identifier les données que l’on souhaite faire remonter.

En interne, nous avons une personne qui administre les mesures GTC sur l’ensemble de nos sites, et qui dispose des compétences informatiques nécessaires pour ces outils-là. Il est important de se former pour connaître le matériel et l’utiliser. Ces formations sont d’ailleurs souvent intégrées à la commande.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Nous avons débuté par un état des lieux des installations pour identifier les besoins de chaque site : chaudières, chaufferies, capteurs en place, et équipements à ajouter. Cette analyse a permis de centraliser le suivi des consommations et d’optimiser certains réglages en comparant les données entre bâtiments.

À Vannes, nous avons priorisé les établissements à forte fréquentation, comme les écoles et les crèches, avant d’étendre le dispositif à environ 70 installations. Ces systèmes GTC permettent de raccorder les centrales de traitement d’air et de réguler le chauffage, la ventilation, et la climatisation.

Le projet est pensé pour évoluer selon les besoins. Après les capteurs de température, nous envisageons d’intégrer le suivi de l’eau chaude sanitaire. Cette démarche, bien qu’elle reste souvent discrète en termes d’adhésion citoyenne, renforce la performance énergétique de la ville et démontre notre engagement en faveur de la transition écologique.

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Les financements que nous avons obtenus sont multiples. Il y a d’abord eu les primes C2E versées pour des projets d’économies d’énergies. Nous avons également bénéficié du programme acté par la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR).

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné la ville de Vannes dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Nous avons collaboré dans le cadre d’une assistance à maîtrise d’ouvrage avec un bureau d’étude spécialiste des dispositifs GTC, qui est intervenu tout au long de la durée des travaux pour suivre l’installation du matériel, mais aussi l’intégration des données sur le logiciel dédié « Delta Conso ». Ce programme d’analyse assure le suivi de notre performance énergétique.

Grâce à ce dispositif, les données de chaque compteur sont comparées d’une année sur l’autre. Ainsi, nous pouvons établir des historiques, analyser ces données et agir au besoin.